La mouche de la mangue

TerrEspoir met sur pied un programme de lutte respectueux de la charte en production biologique.


Depuis de nombreuses années, les dommages causés par les mouches phytophages aux fruits destinés à l’exportation, ont été reconnus comme un problème à forte incidence économique et sociale tant sur le plan local, national qu’international. L’Afrique en général, et le Cameroun en particulier, sont très touchés. La découverte en 2003, d’abord en Afrique de l’Est (Tanzanie, Kenya…) puis à partir de 2005 en Afrique de l’Ouest (dont le Cameroun), d’une nouvelle espèce de mouche de fruits exotiques (Bactrocera invadens) venue d’Asie (Thaïlande, Cambodge) a eu pour conséquence, une augmentation des interceptions et des destructions de mangues arrivant dans l’Union Européenne (UE). Ceci a représenté pour les pays exportateurs ouest – africains (dont le Cameroun) des pertes économiques élevées, augmentant le risque d’un problème d’accès aux marchés internationaux.

Petite biographie de cette intruse 

Cette mouche originaire d’Océanie a migré en Asie du Sud avant d’atteindre l’Afrique de l’Est au début des années 2000. Malgré sa petite de taille (elle mesure de 2 à 4 millimètres), elle a de grandes capacités de nuisance.

La mouche de la mangue est une espèce parasite de plus de 50 plantes hôtes bien qu’elle affectionne tout particulièrement le manguier, et plus spéficiquement les mangues sauvages, dont la mangue Emeraude du Cameroun.

Une femelle mouche peut pondre jusqu’à 25 œufs en 24 heures. Ceux-ci vont prendre 2 jours à incuber sous la peau des mangues. La ponte des œufs crée une pourriture dont se nourrit la larve, ce qui rend le fruit impropre à la consommation et peut provoquer la chute de la plante - mère. Le développement des larves est rapide ; à la température moyenne du Cameroun (26 degrés) les individus atteignent le premier stade larvaire après 48 heures, le second après 80 heures et le 3ème après environ 7 jours (150 heures). Les larves mesurent alors de 7 à 10 millimètres de long, sortent du fruit et tombent au sol.

Le développement total, de l’œuf à l’adulte prend 22 jours en moyenne !

Implication de Terrespoir dans la lutte contre ce fléau

Devant l’ampleur des dommages constatés sur les manguiers et le manque d’appui national ou régional afin de combattre ce fléau, le GIC TerrEspoir soutenu par la Fondation en Suisse, a mis sur pied un programme de lutte contre la mouche de la mangue.
Le but étant d’équiper les producteurs TerrEspoir de moyens de contrôles efficaces et abordables, à la hauteur des enjeux économiques et sociaux.
Il s’agit de s’impliquer au niveau de productions locales dans la lutte contre les mouches avec des interventions très circonscrites sur le terrain, porteuses de résultats concrets et respectueuses de la charte en production biologique.

Moyens de lutte contre la mouche de la mangue

Deux axes sont privilégiés : 
  1. La lutte culturale et mécanique : à travers de bonne pratiques agricoles notamment le nettoyage des vergers et l’enfouissage des mangues tombées au sol par lesquelles la multiplication de la mouche est freinée.
  2. Les pièges attractifs : le meilleur moyen de lutte est de travailler avec des pièges à phéromones. Ces pièges contiennent des hormones sexuelles reconstituées, attirant les mâles qui se retrouvent englués ou piégés au fond du bocal et ne peuvent, de ce fait, plus se reproduire. Cela diminue donc le nombre de femelles prêtes à pondre sur les fruits. Ceci constitue une technique efficace mais coûteuse car l’effet d’un piège n’est que d’environ 3 semaines. Cela demande également un suivi intensif de la part des cultivateurs.  

Christophe Reymond
Responsable exécutif de TerrEspoir Suisse

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